EARTH RESILIENCE

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Berta est soucieuse du déracinement de l’être humain vis à vis de la nature et de notre impact
planétaire. Sa série RESILIENCE TERRESTRE s’imprègne du changement climatique et du futur
possible de notre planète qui pourrait faire fi des besoins des mortels. Ces photographies nous
montrent des paysages futurs, ou l’instinct sauvage de la nature ignore l’humain, évolue et survit.
Déglaciations, éruptions, désertifications… catastrophes naturelles pour nous, évolutions de la
beauté des cycles naturels pour elle.

Chacun de ces paysages oniriques est localisée sur un point de la terre, référencé sur le
titre de chaque œuvre, tels des cicatrices du monde naturel. Le visiteur est immergé dans
une série de paysages post-traumatiques, comme un appel à la prise de conscience de
nos actes sur la planète.

Le choix de la diapositive comme médium s’avère évident de par sa double dimension: son petit format représentant le sujet à échelle microcosmique et sa projection équivalente à l’échelle macrocosmique.

Amy and her quiet experiments, musiciens créateurs sous le concept de « musique de fond dans un musée d’art », ont composé la musique d’ambiance pour cette série.

Vidéo projection

Vue d’exposition à la Gallery IND. (Ikoma, Nara, Japon) _ Exhibition View at Gallery IND (Ikoma, Nara, Japan

1. « Karymsky » – Russia

Le volcan le plus actif de la zone volcanique orientale du Kamchatka, est un stratovolcan symétrique for- mé pendant l’Holocène précoce. L’activité éruptive est fréquente depuis 1996. La période éruptive la plus récente s’est terminée en septembre 2019 et une nouvelle commencera en avril 2020.

L’éruption de 1996 a atteint un lac voisin, provoquant des conséquences catastrophiques pour l’éco-système de ce lac. Celui-ci, très poissonneux, a perdu toute sa faune en quelques heures. Il faudra certainement plusieurs milliers d’années pour retrouver cet écosystème. Il y a également eu des répercussions écologiques durables sur une grande partie de la zone du Kamchatka.

4. « Kawah Ijen » – Indonésie

Situé sur l’île de Java, le nom de ce volcan signifie « cratère vert ». Son cratère sommital contient un solfatar dont on extrait le soufre ; il possède un lac acide connu pour être le plus acide de la planète. Mais il a aussi une particularité : des flammes bleues apparaissent la nuit sur ses flancs. Cette couleur ne provient pas de la lave en tant que telle mais des vapeurs de soufre qui s’échappent du cratère du Kawah Ijen avec une température de 200°C. Lorsqu’ils sont enflammés la nuit, ces gaz produisent des flammes bleues électriques qui peuvent s’élever jusqu’à 5 mètres de hauteur. Les flancs du volcan prennent alors un aspect spectral totalement irréel.

8. « QINGHAI-TIBET PLATEAU » – China

Situé dans le sud-ouest de la Chine, il a une superficie de 2,6 millions de km2 et se trouve à une altitude de plus de 4 000 m au-dessus du niveau de la mer. Surnommé le «toit du monde», le «troisième pôle»
et le «château d’eau de l’Asie», le plateau est un habitat naturel pour des animaux rares et un réservoir
génétique de la vie du plateau. C’est une barrière écosécuritaire essentielle. La superficie de ses glaciers a diminué de 15 % au cours des 30 dernières années. La Chine compte un total de 46 000 glaciers, dont la grande majorité est située sur le plateau du Qinghai-Tibet. Ce plateau est la source de plusieurs grands fleuves asiatiques, qui alimentent en eau douce près de deux milliards de personnes en Asie. La disparition des glaciers serait donc dramatique pour les populations asiatiques. Le dernier rapport sur la détérioration de l’environnement sur le plateau tibétain révèle également deux tendances majeures : le réchauffement climatique et l’augmentation de l’humidité. Au cours des 50 dernières années, les températures sur le plateau tibétain ont augmenté en moyenne de 0,32°C tous les dix ans, soit deux fois plus que la moyenne mondiale.

9. « KARNATAKA » – India

Dans cet État du sud-ouest de l’Inde, les précipitations ont diminué au fil des décennies. L’agriculture y
est principalement pluviale et non irriguée, ce qui la rend très vulnérable aux changements attendus de la
mousson. Depuis les années 1980, les empiètements, les plantations de monoculture et d’autres activités de développement se sont multipliés, ce qui a entraîné une forte diminution de la couverture forestière
naturelle. Cette perte a modifié le régime pluvial local en raison des changements dans les processus
thermiques et météorologiques et peut provoquer des conditions météorologiques extrêmes. Une
évapotranspiration plus faible avec la déforestation dans toute la région a provoqué un retard dans le début de la saison des pluies et une diminution du nombre de jours de pluie avec des conditions sèches plus élevées. Entre 2001 et 2019, l’État a connu une sécheresse de gravité variable pendant 15 ans.
Certains talukas ont été affectés par la sécheresse consécutivement pendant plus de cinq ans.

10. « MER d’ARAL » – Kazakhstan

Lac salé d’Asie centrale situé au milieu d’espaces désertiques, partagé entre le Kazakhstan et l’Ouzbékistan. Dans les années 1960, elle était encore alimentée par les puissants fleuves Amu-Darya et Syr-Darya, et formait la quatrième plus grande zone lacustre du monde, avec une superficie de 66 458 km2. En 2000, cette superficie a été réduite de moitié. Cet assèchement, dû au détournement des deux fleuves pour produire du coton en masse, est l’une des plus importantes catastrophes environnementales du XXe siècle. Depuis 1960, sa salinité a augmenté et la plupart des espèces endémiques ont disparu. Le nombre d’espèces de poissons est passé de 32 à 6. Les quantités gigantesques de pesticides qui étaient transportées par les deux fleuves affluents de la mer et se déposaient au fond du bassin d’Aral, se sont retrouvés, au fur et à mesure de l’évaporation, à l’air libre sous l’effet de vents violents. Ils ont provoqué une forte hausse du taux de mortalité infantile, une augmentation du nombre de cancers et de maladies respiratoires. En août 2005, la construction de la digue de Kokaral a été achevée. Elle protège de l’assèchement la petite partie nord de la mer d’Aral au Kazakhstan, mais la sépare du reste de la
dépression en Ouzbékistan, ce côté étant largement asséché.

12. « ANTALAHA » – Madagascar

Commune située sur la côte nord de Madagascar, connue comme la capitale mondiale de la vanille, située à 6 mètres au-dessus de la mer. Cette région est touchée par de nombreux cyclones tropicaux, tsunamis et tremblements de terre. Mars 2017, le cyclone tropical Enawo a frappé Antalaha avec des vents de 200km/h en détruisant tout. Maisons et infrastructures routières dévastées, cultures de vanille, de cacao et de riz détruites.

19. « NIOGHALVFJERDSFJORDEN 79N » – Greenland

Un gros morceau de glace s’est détaché de la plus grande plateforme de glace restante de l’Arctique, Nioghalvfjerdsfjorden, au nord-est du Groenland. La section éjectée couvre environ 110 km carrés ; les
images satellites montrent qu’elle s’est brisée en de nombreux petits morceaux. Cette perte est une preuve supplémentaire des changements climatiques rapides qui se produisent au Groenland. L’atmosphère de cette région s’est réchauffée d’environ 3°C depuis 1980, et en 2019 et 2020, elle a connu des températures estivales record. Les températures de l’air plus élevées enregistrées dans la région sont
évidentes au vu du grand nombre de bassins de fonte qui se trouvent au-dessus de la glace de plateau.
Selon une étude réalisée par les satellites américano-allemands Grace-FO, 2019 a été une année record,
la calotte glaciaire ayant perdu quelque 530 milliards de tonnes. Cela représente suffisamment d’eau de fonte s’écoulant des terres vers l’océan pour faire monter le niveau des mers de 1,5 mm.

21. « FAGRADALSFJALL » – Islande

Event de fissure volcanique et volcan-bouclier sous-glaciaire situés sur la péninsule de Reykjanes. De décembre 2019 à mars 2021, la péninsule de Reykjanes a été secouée par une série de tremblements de terre, dont deux ont atteint une magnitude de 5,6, faisant craindre l’imminence d’une éruption. On pense que les tremblements de terre ont été déclenchés par l’intrusion de digues et le déplacement du magma sous la péninsule. Des dommages mineurs aux habitations ont été signalés le 4 février suite au tremblement de terre de magnitude 5,6. Au cours des trois dernières semaines, les sismographes ont enregistré plus de 40 000 secousses.

27. « Boca do Acre » – Amazonas, Brazil

L’Amazonie est la deuxième plus grande forêt du monde. Son rôle est essentiel dans la lutte contre le changement climatique, en raison des énormes quantités de dioxyde de carbone qu’elle peut absorber. Près de 80 000 incendies ont été enregistrés en Amazonie depuis le début de l’année, un record pour la décennie. Les incendies sont causés par la déforestation, elle-même une conséquence de l’élevage et de la culture du soja pour nourrir le bétail et être exporté. Le vrai problème est « politique et économique », ce ne sont pas seulement des incendies, c’est l’œuvre du capitalisme. Ces cultures sont aussi gourmandes en pesticides et, en glyphosate. L’élevage extensif de bétail est le principal moteur de la déforestation en Amazonie. Un peu plus de 65% des terres déboisées en Amazonie sont aujourd’hui occupées par des pâturages. Tous ces incendies sont déclenchés intentionnellement par l’homme et sont liés à la déforestation, qui a augmenté de près de 35 % entre août 2019 et juillet 2020. Les exploitants forestiers illégaux ont particulièrement intensifié leurs activités pendant le lockdown. Les peuples autochtones et les communautés traditionnelles subissent eux-mêmes une violence et une répression disproportionnées pour avoir défendu leurs droits et leurs forêts.


Berta is concerned about the uprooting of human beings from nature and our planetary impact. Her EARTH RESILIENCE series is imbued with climate change and the future of our planet that may ignore the needs of mortals. Her photographs show us imaginary landscapes, where the wild instinct of nature ignores humans, evolves and survives. Biotic factors – deforestation, fishing, fires, pollution… – temporary injuries for her, decline for the living. And abiotic factors – deglaciations, eruptions, storms … – natural disasters for us, changes in the beauty of natural cycles for her.

 Each of these dreamlike landscapes is located on a point of teh Earth, referenced by their title, as scars of the natural world. The visitor is immersed in a series of post-traumatic landscapes, as a call to awareness of our actions on the planet.

 The choice of the slide as a medium is evident from its double dimension: its small format representing the subject on a microcosmic scalqui créent de la musique sous le concept de « musique de fond dans un musée d’art », ont composé la musique d’ambiance pour cette série.e and its equivalent projection on the macrocosmic scale.

Amy and her quiet experiments, who create music under the concept of « background music at an art museum, » have composed the ambient music for this serie.

1. »Karymsky » – Russia

The most of Kamchatka’s eastern volcanic zone, is a symmetrical stratovolcano for- med during the early Holocene. Eruptive activity has been frequent since 1996. The most recent eruptive period ended in September 2019 with a new one beginning in April 2020.
The eruption from 1996 reached a lake next to it, causing catastrophic consequences for the eco- system of this lake. This one full of fish lost all its fauna in a few hours. It will certainly take several thousand years to find this ecosystem. There were also lasting ecological repercussions on much of Kamchatka zone.

4. « Kawah Ijen » – Indonesia

Located in the island of Java, this volcano name means «green crater». Its summit crater contains a solfatara from which sulfur is extracted; it has an acidic lake known to be the most acidic on the planet. But it also has a peculiarity: blue flames appear at night on its sides. The color does not come from the lava as such but from the sulfur vapors which escape from the crater of Kawah Ijen with a temperature of 200 ° C. When ignited at night, the gases produce electric blue flames that can rise up to 5 meters in height. The sides of the volcano then take on a completely unreal spectral aspect.

8_ «Qinghai-Tibet Plateau» – China

Located in southwest China, It is about 2.6 million sq km in area and most of it lies at an altitude of more than 4,000 m above sea level. Nicknamed as the “roof of the world”, the “third pole” and the “water tower of Asia”, the Plateau is a natural habitat for rare animals and a gene pool of plateau life. It is a key eco-safety barrier. The area of its glaciers has decreased by 15% over the past 30 years. China has a total of 46,000 glaciers, the vast majority of which are located on the Qinghai-Tibet Plateau. This plateau is the source of several ma- jor Asian rivers, which supply fresh water near than two billion people in Asia. The disappearance of glaciers would therefore be dramatic for Asian populations. The latest report on the deterioration of the environment on the Tibetan plateau also reveals two major trends: global warming and an increase in humidity. Over the past 50 years, temperatures on the Tibetan Plateau have increased by an average of 0.32oC every ten years, twice the global average

9_ «Karnataka» – India

In this south western state of India rainfalls has reduced over decades. Agriculture in Karnataka is mostly rainfed as opposed to irrigated, making it highly vulnerable to expected changes in the monsoon. Studies at- tribute loss of forest cover for changing the rainfall pattern owing to changes in heat and weather processes. Experts attribute this change to deforestation and warn that extreme events like droughts and floods will be inevitable if rampant deforestation is not curbed. Since the 1980s, rampant encroachments, monoculture plantation drives and other developmental activities have been carried out, because of which the natural forest cover has severely decreased. The loss of forest cover has modified the local rainfall regime owing to the changes in heat and weather processes and can cause extreme weather conditions. Lower evapotrans- piration (sum of evaporation and plant transpiration from Earth to the atmosphere) with deforestation across the region caused a delay in onset of the rainy season and decline in the number of rainy days with higher dry conditions. Between 2001 and 2019, the state has experienced a drought of varying severity for 15 years. Some talukas have been drought-affected consecutively for more than five years.

10 «Aral sea» – Kazakhstan
The Aral Sea is a central Asian saltwater lake in the middle of desert spaces, shared between Kazakhstan and Uzbekistan. In the 1960s it was still fed by the mighty Amu-Darya and Syr-Darya rivers, formed the fourth largest lake area in the world, with an area of 66,458 km2. In 2000, this area was halved. This drying up, due to the diversion of the two rivers to produce cotton in mass, is one of the most important environmen- tal disasters of the twentieth century. Since 1960 its salinity has encreased and most endemic species have disappeared. The number of fish species has increased from 32 to 6. Shipwrecks can be found on the ancient seabed. The gigantic quantities of pesticides which, in the past, were carried by the two tributary rivers of the sea and were deposited at the bottom of the Aral basin as well as the salt left by the withdrawing waters, were found, as and as evaporation progressed, in the open due to strong winds. They have caused a sharp rise in the infant mortality rate (among the highest in the world today), an increase in the number of cancers and respiratory diseases. In August 2005, construction of the Kokaral dyke was completed, which protects the small northern part of the Aral Sea in Kazakhstan from drying out, but separate it from the rest of the de- pression in Uzbekistan. this side is largely dried up (still producing cotton).

12_ «Antalaha» – Madagascar

Commune located on the north coast of Madagascar, known as the world capital of vanilla, located 6 meters above the sea . This area is affected by many tropical cyclones, tsunamis and earthquakes.
March 2017, the tropical cyclone Enawo hit Antalaha with winds of 200km/h destroying everything. Houses devastated, vanilla, cacao and rice crops destroyed, road infrastructure destroyed.

19_« Nioghalvfjerdsfjorden 79N» – Greenland

A big chunk of ice has broken away from the Arctic’s largest remaining ice shelf Nioghalvfjerdsfjorden, in north-east Greenland. The ejected section covers about 110 square km; satellite imagery shows it to have shattered into many small pieces. The loss is further evidence of the rapid climate changes taking place in Greenland. The atmosphere in this region has warmed by about 3C since 1980, and in 2019 and 2020, it saw record summer temperatures. The glacier is roughly 80km long by 20km wide and is the floating front end of the Northeast Greenland Ice Stream, where it flows off the land into the ocean to become buoyant. At its lea- ding edge, the 79N glacier splits in two, with a minor offshoot turning directly north. It’s this offshoot that has now disintegrated. The higher air temperatures recorded in the region are obvious from the large number of melt ponds that sit on top of the shelf ice. A study from the US-German Grace-FO satellites, found 2019 to have been a record-breaking year, with the ice sheet shedding some 530 billion tonnes. That’s enough mel- twater running off the land into the ocean to raise global sea-levels by 1.5mm.

21_ «Fagradalsfjall» – Islande
Volcanic fissure vent and a subglacial shield volcano located on the Reykjanes peninsula,
From December 2019 to the present (March 2021), the Reykjanes Peninsula was rocked by a series of earth- quakes, two of which reached a magnitude of 5.6, raising fears that an eruption was imminent. The earthqua- kes are believed to have been triggered by levee intrusions and magma moving under the peninsula. Minor damage to homes was reported on February 4 from the earthquake magnitude 5.6. In the last three weeks, seismographs have recorded more than 40,000 tremors.

27_«Boca do Acre» – Amazonas, Brazil

The Amazon is the second largest forest in the world. Its role is essential in the fight against climate change, due to the enormous amounts of carbon dioxide it can absorb. Nearly 80,000 fires have been recorded in the Amazon since the start of the year, a record for the decade. Fires are caused by deforestation, itself a conse- quence of the breeding and cultivation of soybeans to feed livestock and get exported. The real problem is «political and economic», these are not just fires, this is the work of capitalism. These crops are also greedy in pesticides and, in glyphosate. Extensive cattle ranching is the main driver of deforestation in the Amazon. Just over 65% of deforested land in the Amazon is now occupied by pasture. All of these fires are intentional- ly started by humans and are linked to deforestation, which increased by nearly 35% between August 2019 and July 2020. The illegal loggers especially stepped up their activities during the lockdown. Indigenous peoples and traditional communities themselves suffer disproportionate violence and repression for defen- ding their rights and forests.