Into the Sunrise

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L’artiste, au travers de ce travail, nous invite à réévaluer notre perception du temps et de la réalité de celui-ci en relation au bonheur humain. Face à notre intoxication temporelle nourrie de technostress, de surinformation et d’hyperconnexion, Berta Sesé nous ramène à ces moments choisis de total abandon de notre nature ultrasocialisée.
Elle nous interroge dans cette expérience artistique d’évasion de notre continuum sur la reprise de conscience du temps qui nous appartient, ainsi que sur la reconnexion avec le naturel et l’universel, dans un récit visuel représentant trois heures de vie et de liberté.
C’est par une approche des bienfaits du retour aux sources qu’elle nous propose un antidote aux poisons de la saturation cognitive et de l’hypertemps qui nous font face en permanence dans nos sociétés surévoluées. Retrouver notre temps et revenir au flux naturel de son passage.
Les paysages, canevas de cette expérience, ont émergé d’un procédé d’observation de ses fonds et supports d’atelier porteurs de ces micro-paysages tracés inconsciemment à la gouache noire.
Les photographies, ici exposées, sont volontairement présentées dans une chronologie inversée allant de la tempête renvoyant le sujet à sa réalité (9h00), jusqu’au lever du soleil représentant le point de liberté du sujet (6h00), ce choix narratif permettant un cheminement spatio-temporel contradictoire à celui de notre perception humaine.

« INTO THE SUNRISE »

Il est un moment que rien ne trouble, signe du renouveau et que l’homme aventureux peut embrasser dans la promesse d’une grande échappée.
Le vent frais du petit matin l’appelle au bord du lac, face à ces roseaux qui promettent à sa ligne un moment serein.
Cette heure où le monde reste immobile tout en laissant la nature y garder ses droits. Ce moment volé, où l’humain peut fusionner avec le tout.
C’est là que l’aventureux, ligne en main, plongeant dans un instant de plénitude, cherche son heure de tranquillité.
Il s’y oublie, tel la surface du lac lentement troublée par la brise, la communion y est certaine et intemporelle.
Sa contemplation s’y lie à la sensation d’unité, lui et sa nature, lui et son envie, à la recherche de la sensation d’un plongeon dans l’immobile.
Cet endroit, au fil du temps, rend l’aventureux témoin de l’éveil des autres, tout en lui laissant la liberté de lui-même conserver son immobilité.
Entre oubli et curiosité, le mouvement lointain n’y est rien à ses yeux apaisés.
Un frisson le parcourt, un frisson différent de celui du mouvement de sa ligne.
Ses yeux errent alentours, le cadre change, son humanité le rappelle lorsque ses instincts, par la tempête, le ramènent à sa propre temporalité.
Cette colline gravie, il sera, hélas, de nouveau plongé dans le tumulte de la réalité humaine.

Berta Sesé, through this work, invites us to re-evaluate our perception of time and the
reality of it in relation to human happiness. Faced with our temporal intoxication fuelled by
technostress, overinformation and hyperconnection, the artist brings us back to these
chosen moments of total abandonment of our ultrasocialized nature.
She questions us in this artistic experience of escape from our continuum on the
resumption of awareness of the time that belongs to us, as well as on the reconnection
with the natural and the universal, in a visual story representing three hours of life and
freedom.
It is through an approach to the benefits of returning to our sources that it offers us an
antidote to the poisons of cognitive saturation and hypertime, which constantly confront
us in our over-evolved societies. Rediscover our time and return to the natural flow of its
passage.
The landscapes, the canvas of this experience, emerged from a process of observation of
her backgrounds and workshop supports carrying these micro-landscapes unconsciously
traced in black gouache. The photographs exhibited, are deliberately presented in a
reverse chronology going from the storm returning the subject to his reality (9:00 a.m.), to
the sunrise representing the freedom of the subject (6:00 a.m.), this narrative choice
allowing a progression spatio-temporal contradictory to that of our human perception.
INTO THE SUNRISE
There is a moment that nothing disturbs, that the adventurous man can embrace with the
promise of a great escape. The fresh wind in the early morning calls him to the edge of the
lake, facing these reeds promising his line a serene moment. This hour, in which the world
remains still, letting nature retain its rights. This taken moment, when humans can merge
with the Whole.
This is where the adventurous, line in hand, diving into a moment of plenitude, seeks his
hour of tranquillity. He forgets himself there, like the surface of the lake slowly disturbed
by the breeze, the communion is certain and timeless. His contemplation is linked to the
sensation of unity, him and his nature, him and his desire, in search of the sensation of a
plunge into stillness.
This place, over time, makes the adventurous a witness to the awakening of others, while
allowing him the freedom to maintain his immobility. Between oblivion and curiosity, these
distant movements are nothing to his peaceful eyes.
A shiver runs through him, a shiver different from that of the movement of his line. His eyes
wander around, the frame changes; his humanity calls him back when his instincts,
through the storm, bring him back to his own temporality. Once he has climbed this hill,
he will, alas, be plunged again into the tumult of human’s reality.